Sel amer : Le fuck industriel

La situation des salariés d’Arkema et de Vencorex illustre une réalité que nous ne pouvons plus ignorer : derrière les décisions stratégiques, les restructurations et les équilibres économiques, il y a des hommes et des femmes qui ont parfois donné leur vie au travail et qui, aujourd’hui, se retrouvent dans l’incertitude.

Dans mon cabinet d’avocat, je vois ces salariés usés par des années d’efforts, marqués par la fatigue et l’inquiétude. Il y a des visages, des corps usés, des vies brisées.
Leur fidélité à leur entreprise mérite autre chose que des licenciements brutaux ou des fermetures subies.

Michel Rocard aimait rappeler que « le capitalisme n’est pas naturellement moral ni naturellement juste. C’est à la puissance publique de lui imposer des règles. »
Or, quelle justice y a-t-il quand des vies entières peuvent être balayées en quelques mois au nom de la rentabilité immédiate ?

L’économie doit être dynamique, les entreprises doivent pouvoir s’adapter aux réalités du marché, mais cela ne doit jamais se faire sans un engagement fort envers ceux qui font leur force au quotidien.

Un certain Blum soulignait déjà : « L’État ne peut pas tout, mais il peut beaucoup. »
S’il faut libérer l’initiative privée, il faut aussi trouver un équilibre entre les nécessités économiques et la responsabilité sociale.

Grenoble a toujours été une terre d’innovation et de progrès. Ce procès est aussi économique et social, car il n’y a pas d’industrie forte sans salariés protégés et respectés. Il faut agir en remettant l’humain au cœur des décisions, non par idéologie, mais parce que c’est la seule voie durable.